Poème de Jean- Aimable Bailly
Ma mère m’avait parlé de toi
mais je ne te connaissais pas
Occupé à construire mon toit
Et à réussir ici bas
L’idée d’aller te voir un jour
Était là quelque part en moi
C’est une rencontre comme toujours
Qui fit que l’on parla de toi
Un pèlerinage pourquoi pas
Te découvrir et être utile
Le projet me parut sympa
Et ne plus être que futile
Mon épouse et de bons amis
Eux aussi prennent le chemin
Nous n’en seront que plus unis
Et le départ est pour demain
Le matin sur un quai de gare
J’ai l’impression d’une grande bagarre
Des centaines de bras s’y activent
Vite elle part la locomotive
Le train roule, les esprits s’apaisent
Chacun est enfin à son aise
Un moment pour faire connaissance
Cela a beaucoup d’importance
Un sourire, une poignée de main
Oui c’est cela l’esprit du train
Certains dépendent d’un appareil
Mais au fond on est tous pareils
Quand la flèche s’élève sur le Gave
Vers elle se tournent tous les visages
La vue de ce lieu de promesses
Remplit tous les yeux de tendresse
La foule, la grotte, la sainte vierge
Les prières que portent les cierges
Une armée de bérets bleu-ciel
Au cœur d’une action sans pareil
Sur l’esplanade ensoleillée
Devant la vierge couronnée
La célébration de l’onction
Soulève une grande émotion
Dans la basilique souterraine
Qui accueille une foule soudaine
S’avancent voitures bleues et fauteuils
Devant l’autel, jusqu’à son seuil
Quand la célébration commence
S’installent des milliers de silences
Les pensées se tournent vers l’intérieur
Pour mieux entendre le seigneur
Après la sainte communion
Dans un final en explosion
Les jeunes avec puissance s’expriment
Mêlant joie et foi en un hymne
Au pied de la vierge coule l’eau
Les mains frôlent la roche en haut
La longue file devient prière
Pour la belle dame de lumière
Ce soir des milliers de bougies
Scintilleront pour elle dans la nuit
Escortée par tous les malades
Elle sera reine sur l’esplanade
L’eau du Gave peut tout emporter
L’eau de la source peut tout laver
Celui qui s’y abandonne
Recevra plus qu’il ne donne
Déjà s’organise le retour
On comprend que ces quelques jours
N’étaient pas qu’un simple détour
Et que nous reviendrons un jour