Témoignage de retour de Lourdes 2018
Bonjour à tous.
Aujourd'hui Mauricette m'a demandé de témoigner de mon premier pèlerinage à Lourdes. Pour vous dire la vérité, ce n'est pas réellement le premier mais le deuxième. Le premier, je l'ai fait à l'âge de 18 ans. Pour ceux qui connaissent les chansons de mon mari Hugues, sur l'album « Face à faces » se trouve une chanson qui s'intitule «Un peu de travers». Cette chanson retrace l'histoire de ce premier pèlerinage, comment, partie pour accompagner un ami je me suis retrouvée « à prier jusqu'à la rosée ». Marie m'avais prise par la main pour m'amener vers son Fils. Ce n'est pas que les malades n'ont pas eu d'importance pour moi à ce moment là, mais j'y ai surtout découvert la prière et la communion avec les chrétiens du monde entier!
Quelques mois avant, j'avais rencontré celui qui allait devenir mon mari, quand je suis rentrée, nous avons commencé notre histoire commune. Nous nous sommes mariés, nous avons eu des enfants. Nous les avons emmenés à Lourdes, pour qu'ils « voient », nous les avons envoyés au ch'ti pélé, puis au pèlerinage diocésain en classe de Seconde. Avec le groupe de chanteurs et de musiciens de Hugues, nous sommes allés chanter pour des pelés...
Jusqu'à cette dernière fois en 2010 où nous y sommes allés avec ma meilleure amie Véronique, qui était très malade et qui est décédée deux mois plus tard. Depuis, je n'y avais plus mis les pieds. Et nous sommes venus habiter Bailleul et j'ai rencontré Noël et Mauricette. En voyant leur investissement et leur dynamisme, l'envie d'y retourner est née. Mauricette vous entoure de sa chaleur toute maternelle et vous donne envie de la suivre. Alors je suis partie, forte de mes expériences précédentes et de mon métier d'infirmière qui devaient me faciliter les choses auprès des malades. J'allais peut-être retrouver la foi de mes 18 ans, Marie allait de nouveau venir me chercher.
Pourtant dès le départ, et ce malgré l'accueil chaleureux que j'ai reçu de la part de tous les BH, et surtout malgré la chaleureuse bienveillance de Mauricette, je me suis sentie très mal. Je me sentais déprimée, seule et complètement perdue, je me suis demandée comment j'allais tenir 6 jours ! Le 3ème jour, il était prévu que je passe la journée au « petit train de l'amitié » et sur le chemin de l'hôtel où loge les pèlerins et les BH du petit train je me suis arrêtée et me suis demandée si je n'allais pas retourner à l'hôtel, faire ma valise et rentrer chez moi. J'ai pensé à Mauricette et à mon mari et je sentais que je ne pouvais pas les décevoir à ce point alors j'ai recommencé à marcher. Je suis arrivée à l'hôtel du Roc de Massabielle.
Et là, comme toujours depuis le début de ce pèlerinage j'ai été accueillie chaleureusement par tout le monde, BH et pèlerins. J'ai vu arriver vers moi une dame très petite, je pense qu'elle ne mesure pas 1 m, porteuse d'un handicap très lourd. Elle a pris ma main et m'a doucement attirée vers elle, elle a regardé mon nom sur mon badge et m'a dit « Bonjour Valérie, je m'appelle Nora », elle m'a attiré plus près pour me faire la bise. J'ai eu l'impression que mon cœur me tombait dans les chaussettes, qu'est-ce que j'avais à pleurer depuis deux jours alors qu'il y avait plein de choses à vivre avec des gens aussi plein de vie et de punch que Nora. Je pense que mon pèlerinage a vraiment commencé là.
Marie ne m'est pas tombée dessus comme un éclair, elle était dans le regard de chacun des membres de ce petit train de l'amitié qui porte si bien son nom, dans la façon de danser de Nora, dans la douce voix de Marie-Noëlle qui me crie dans les oreilles qu'elle « le connaît lui », parce que c'est vrai, elle connaît tout le monde, dans l'incertitude de Fabien qui a besoin d'être rassuré constamment, en Marie-Christine qui espère bien que je serais jalouse du bisou que lui a donné mon mari, en Laurent qui râle quand je m'approche trop près de lui car il n'aime pas qu'on le touche, dans la force d'Audrey et la fragilité de sa fille Joséphine, dans la force de Valérie et l'énergie de sa fille Manon, et dans le doux regard de Rémi qui ressemble tant à celui de sa maman.
Merci à vous tous, pèlerins du petit train, merci à tous les BH dont je n'ose pas citer les noms de peur d'en oublier un seul (allez quand même quelques-uns, merci Éliane, Edith, Régis, Chantal, Jean, Virginie, Françoise, Béatrice.... et tellement d'autres ) vos visages sont avec moi depuis notre retour. Un merci tout particulier à toi Mauricette.
Et en bonne infirmière que je suis, je sais que des piqûres de rappel seront nécessaires alors il va bien falloir que j'y retourne... pas pour les aider eux... mais pour qu'ils m'aident moi
Valérie FANTINO